PETIT PIERRE

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Pierre Avezard, dit Petit Pierre, est né en 1909 à Faye-aux-Loges dans le Loiret. Atteint d’un handicap congénital, il fut l’objet de nombreuses railleries. “Tête de vipère” était son surnom dans l’école de son village où il ne restera que deux ans. Juste ce qu’il lui fallait pour apprendre l’alphabet et pouvoir écrire quelques phrases. A 24 ans, il se verra confier le métier de vacher, le métier des innocents, au lieu-dit de La Coinche. Ses patrons le prenant en sympathie et le voyant construire ses premiers mobiles dans l’étable où il dormait, l’hébergeront à l’arrière de leur demeure. C’est sur ce site, en parallèle de son activité de vacher, qu’il va commencer à édifier son manège de plein-air en 1955.

Ingénieux bricoleur, il récupère divers morceaux de tôles, puis souvent du fer blanc, plus facile à découper, pour réaliser des avions, des bicyclettes, des tracteurs, des balançoires, des personnages. Ces figurines sont ensuite montées en suspension sur une plaque rotative donnant lieu à la création de son carrousel, premier élément du manège. Progressivement, le manège de Petit Pierre va gagner en dimension : en 1957, il édifie une Tour Eiffel en bois d’acacia ; dans les années 1960, il ajoute un aérotrain et de nouveaux mécanismes rotatifs pour faire voler entre autre Le Concorde.

La fascination de Petit Pierre pour le mouvement se traduit également dans des sujets liés à son histoire personnelle. A plusieurs reprises, il se représente dans sa tenue bleue de garçon-vacher en compagnie de sa vache, Fleurette, avec qui il se rend au bal. Petit Pierre a mis son manège en rotation à l’aide d’un vélo, puis d’un moteur de motocyclette. Par la suite, on lui a fait cadeau d’un moteur électrique qui met en branle plus d’une centaine de rouages dont personne n’est parvenu encore à ce jour à déjouer totalement les mécanismes.

Ce manège est l’œuvre de toute une vie.  En 1974, Petit Pierre est placé dans une maison de retraite. Son manège, à l’abandon, est vandalisé. Plusieurs projets de sauvegarde voient le jour dans les années 1980 à la suite de la réalisation du film d’Emmanuel Clot. Le Ministère de la Culture envisage de protéger le site sur place, en vain. Différentes initiatives sont lancées jusqu’en 1987 où le frère de Petit Pierre, Léon Avezard, décide de faire don du manège à La Fabuloserie sur les conseils de Laurent Danchin. En 1987 avec l’aide de bénévoles, Alain Bourbonnais transfère le manège à La Fabuloserie. Celui-ci est remonté en 1989 grâce à Caroline Bourbonnais.

http://www.fabuloserie.com/




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